Rising de Phoenix

Riggi heureux de retrouver Drogba

Quand Didier Drogba a quitté Montréal, en décembre dernier, bien peu de gens auraient imaginé le retrouver ensuite en USL, au beau milieu du désert de l’Arizona.

L’idée n’a pas plus effleuré l’esprit du milieu québécois Alessandro Riggi quand, à la disparition du FC Montréal, il a mis le cap sur Phoenix plutôt que de choisir Orange County Blues ou l’équipe B d’Orlando City SC.

« C’était cool, déjà, de l’avoir à Montréal. À l’époque, je me disais : “Mon Dieu, je suis tellement chanceux de pouvoir apprendre de lui.” À Phoenix, je me suis dit la même chose en côtoyant, en plus, Shaun Wright-Philips [NDLR : un ancien joueur de Premier League], qui joue à ma position. De revoir Didier en même temps, c’est incroyable. J’ai hâte de voir comment ça va se passer. »

La semaine dernière, après une longue période de rumeurs, l’Ivoirien a confirmé avoir signé une entente, en plus de devenir l’un des actionnaires du Rising de Phoenix. En attendant ses premiers matchs sur les terrains USL, il a – comme ce fut le cas avec Montréal – donné un coup de projecteur international sur un club aux grandes ambitions. 

« Il y a des fans qui me suivent sur les réseaux sociaux et qui m’ont écrit en me demandant si c’était vrai que Didier avait signé », a illustré Riggi, en ajoutant que quelques milliers de places allaient être ajoutées au stade actuel. 

« Les partisans sont vraiment excités. C’est Didier, c’est normal. Il amène une grosse présence. »

— Alessandro Riggi

Il apporte également une crédibilité et un élément de notoriété supplémentaire à un groupe d’actionnaires dont l’objectif est d’intégrer la MLS. Et disons-le immédiatement, le dossier de Phoenix est plutôt attrayant sur papier. 

En plus de constituer le marché américain le plus important sans équipe de MLS, la ville de Phoenix est la seule prétendante à ne compter aucun concurrent dans un rayon de 300 milles (482 kilomètres). Les propriétaires, parmi lesquels on retrouve des hommes d’affaires, des artistes et des sportifs, ont aussi proposé un stade entièrement financé par des fonds privés. 

Reste la grande question : Phoenix est-il un marché de soccer ? Cette année, les matchs du Rising ont attiré plus de 6000 spectateurs, soit une augmentation de 384 % par rapport à l’an dernier.

« Il y a vraiment beaucoup de partisans et d’équipes. Il y a d’autres sports, mais on voit beaucoup de jeunes jouer au foot dans la rue, a détaillé Riggi. À Montréal, c’est beaucoup le hockey, mais ici, avec les petits Mexicains et Latinos, c’est le foot. On le voit aussi après les matchs : les jeunes veulent des photos, des autographes. C’est vraiment beau de voir leur intérêt pour ce sport et de voir qu’ils veulent que ça se développe à Phoenix. »

« Quant aux propriétaires, ils nous soutiennent bien. On ne peut pas se plaindre, on est bien traités sur le terrain comme en dehors. Phoenix est une ville jeune et il y a toujours quelque chose à faire », a ajouté Riggi, qui est hébergé tout près de l’université.

L’instinct a parlé

Le Rising a disputé trois matchs jusqu’ici, remportant une première victoire, le 8 avril, face au Galaxy de Los Angeles 2. Remplaçant lors des deux premiers matchs, Riggi a justement été titularisé pour la première fois lors de cette rencontre. Au bout du fil, le joueur de 23 ans est plus que satisfait de son choix de club, malgré plusieurs autres offres au cours de l’hiver.

« C’était difficile de choisir, car de multiples facteurs entrent en ligne de compte. Mais, à la fin, ça m’a avantagé d’attendre un peu, car de plus gros contrats sont arrivés sur la table. J’ai choisi Phoenix parce que, au fond de moi, quelque chose m’a dit que ça allait bien se passer. À date, je suis très content de ma décision. Il faut juste que je continue à progresser tous les jours et que je performe. »

En fait, il faut gratter un peu pour trouver un tout petit bémol dans ses premières semaines à Phoenix. « Il fait un peu chaud pour moi, je n’y suis pas habitué. Tout le monde me dit que ce n’est rien et que ce sera pire dans deux mois. Je suis déjà en train de souffrir », rigole-t-il.

Apprendre encore un peu de Drogba vaut bien ce petit désagrément climatique...

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